Depuis quelques années, une petite créature aux allures malicieuses a conquis les étagères et les vitrines des passionnés : Labubu. Issu de l’univers de la marque Pop Mart, ce personnage aux grandes dents et au regard espiègle est devenu bien plus qu’une simple figurine : c’est désormais un véritable phénomène chez les collectionneurs du monde entier. Mais qu’est-ce qui rend Labubu si spécial ? Entre design unique, séries limitées et stratégie marketing redoutable, ce succès n’a rien de hasard. Décryptons ensemble les raisons pour lesquelles Labubu fait battre le cœur des fans… et grimper les prix sur le marché de la collection.

Quelles sont les raisons pour lesquelles Labubu est devenu si spécial pour les collectionneurs ?

Dans le monde de la collection, certaines figurines marquent les esprits, traversent les tendances et s’imposent comme des icônes. C’est exactement ce qui est arrivé à Labubu, ce petit personnage né de l’imaginaire du duo d’artistes Kasing Lung et de la marque Pop Mart. Mais qu’est-ce qui rend cette créature au sourire carnassier si prisée par les collectionneurs ? Plusieurs raisons expliquent le phénomène. Entre design singulier, storytelling fort, éditions limitées et stratégie marketing ciblée, Labubu a su créer un lien émotionnel unique avec sa communauté.

1. Un design à la fois mignon et étrange

L’une des premières raisons du succès de Labubu, c’est son apparence graphique immédiatement reconnaissable. Contrairement aux figurines classiques au visage doux et lisse, Labubu affiche un style hybride : mi-animal, mi-monstre, avec une touche enfantine et une pointe de noirceur.

Ses grandes dents apparentes, ses yeux espiègles, ses petites oreilles pointues et son corps tout en rondeur en font un personnage à la fois attachant et étrange. Cette dualité visuelle captive les collectionneurs, notamment ceux en quête de pièces originales qui sortent des codes traditionnels du kawaii.

Labubu ne cherche pas à plaire à tout prix : il impose sa singularité, ce qui le rend d’autant plus désirable et authentique.

2. Un univers artistique fort

Labubu n’est pas seulement une figurine. Il est le héros d’un univers narratif riche, imaginé par Kasing Lung, un illustrateur hongkongais réputé pour ses mondes peuplés de créatures mystérieuses. L’univers de Labubu, appelé The Monsters, met en scène plusieurs personnages attachants aux histoires intrigantes, sombres et poétiques.

Cette dimension artistique renforce le lien émotionnel avec les fans. Les collectionneurs ne s’attachent pas seulement à un objet, mais à un personnage vivant, porteur d’émotions et de récits.

Chaque figurine Labubu est perçue comme une œuvre miniature, et non comme un simple jouet. Cela confère à la collection une valeur symbolique bien plus forte.

3. Des séries limitées et exclusives

L’autre atout majeur de Labubu, c’est sa rareté soigneusement orchestrée. Pop Mart a développé une stratégie fondée sur des séries limitées, parfois en collaboration avec des artistes ou des marques prestigieuses, et souvent vendues dans des formats "blind box" (boîtes mystères).

Ce système encourage les fans à acheter plusieurs figurines pour tenter de compléter une série, ou tomber sur une version rare (chase). Résultat : la demande explose, les stocks s’épuisent rapidement, et certaines pièces deviennent introuvables, voire revendues à des prix bien supérieurs sur le marché secondaire.

Cette gamification de la collection transforme l’achat en chasse au trésor, renforçant l’envie et le sentiment d’exclusivité.

4. Une communauté active et passionnée

Labubu bénéficie aussi d’une communauté fidèle, engagée et mondiale. Les fans échangent, exposent leurs pièces, réalisent des mises en scène, participent à des groupes Facebook ou des hashtags sur Instagram et TikTok.

Ce phénomène communautaire nourrit la hype : chaque nouvelle sortie devient un événement. Les collectionneurs ne se contentent plus d’acheter, ils partagent, commentent, photographient. Cela crée un effet viral, entretenu par Pop Mart à travers des événements, des collabs ou des ventes flash.

La communauté devient alors le moteur de la notoriété de Labubu, transformant chaque figurine en objet culturel partagé.

5. Une accessibilité maîtrisée

Contrairement à certaines figurines de collection qui exigent un budget conséquent, Labubu a su rester accessible, du moins à ses débuts. Les prix raisonnables des blind boxes ont permis à un large public de découvrir l’univers.

C’est cette accessibilité, combinée à la rareté de certaines éditions, qui crée un parfait équilibre entre démocratisation et élitisme. Labubu parle aussi bien aux nouveaux collectionneurs qu’aux passionnés aguerris.

Pourquoi le prix des Labubu grimpe sur le marché de la collection ?

À l’origine accessibles, les figurines Labubu sont aujourd’hui devenues des objets de convoitise, parfois vendues à des prix bien supérieurs à leur valeur d’achat initiale. Ce phénomène n’est pas un hasard. Il résulte d’un cocktail savamment dosé entre rareté, marketing maîtrisé, effet de communauté et spéculation. Décryptons les vraies raisons pour lesquelles le prix des Labubu flambe sur le marché de la collection.

Une production en série limitée savamment orchestrée

L’une des grandes forces de Pop Mart, la marque derrière Labubu, réside dans sa capacité à générer la rareté. Chaque série de Labubu est produite en quantité limitée, parfois dans un seul tirage mondial. Et une fois la série épuisée, elle n’est plus rééditée.

Certaines figurines, dites "chase" ou "secrètes", apparaissent dans un ratio extrêmement faible (1 sur 96, 1 sur 144 ou moins). Résultat : lorsqu’un collectionneur parvient à mettre la main sur l’un de ces modèles rares, sa valeur grimpe immédiatement sur le marché secondaire.

La rareté devient ici un levier puissant de désirabilité et de valorisation.

Un effet de frustration volontaire avec les blind boxes

Le système des blind boxes (boîtes surprises) mis en place par Pop Mart contribue lui aussi à l’inflation des prix. En effet, lorsqu’un collectionneur achète une boîte, il ne sait pas quelle figurine elle contient.

Pour compléter une collection entière ou obtenir une version rare, il faut souvent acheter plusieurs boîtes, voire échanger ou acheter la pièce manquante à un autre collectionneur. Cela crée une demande secondaire intense, avec des pièces qui peuvent se revendre jusqu’à 5 à 10 fois leur prix d’origine.

Ce système de distribution joue directement sur la psychologie du collectionneur : l’envie de compléter, la peur de rater une pièce, l’euphorie de la découverte… autant de facteurs qui nourrissent un marché parallèle très actif.

L’explosion de la demande sur les réseaux sociaux

Le phénomène Labubu est largement alimenté par les réseaux sociaux, en particulier TikTok, Instagram et YouTube. Des milliers de fans partagent leurs unboxings, leurs mises en scène, leurs collections complètes. Cela contribue à renforcer la visibilité de la marque et à stimuler la demande.

Plus une série devient populaire, plus elle attire l’attention des collectionneurs internationaux, ce qui fait mécaniquement monter les prix sur les plateformes de revente comme Vinted, eBay ou des forums spécialisés.

On assiste alors à un véritable effet boule de neige : une figurine vue dans une vidéo virale peut devenir inaccessible en quelques jours, car tous les fans se l’arrachent.

Une stratégie de collaborations exclusives

Pop Mart multiplie les collaborations avec des artistes, marques de mode ou licences internationales. Ces éditions spéciales parfois limitées à quelques milliers d’exemplaires dans le monde deviennent des pièces ultra-collectibles.

Exemples : Labubu en collaboration avec Nike, Jean-Michel Basquiat, ou des éditions événementielles lors de salons ou conventions, uniquement disponibles sur place.

Ces figurines exclusives, difficiles à se procurer, sont rapidement revendues à prix d’or, parfois plusieurs centaines d’euros l’unité, selon la rareté et la demande.

Une vraie spéculation autour du produit

Comme dans tout marché de collection, certains acheteurs voient dans les figurines Labubu une opportunité de placement à court terme. Ils achètent des boîtes entières à leur sortie, conservent les modèles rares ou très demandés, puis les revendent quelques semaines plus tard à prix fort.

Cette logique spéculative contribue à maintenir une tension sur les stocks et à créer une hausse artificielle des prix sur les plateformes de revente. Résultat : même les modèles les plus récents peuvent se retrouver à des prix bien supérieurs à ceux du marché primaire.